L'Atelier K
La restauration repose sur 3 principes
- Le respect de l'objet : il ne s'agit pas de le rénover à tout prix.
Certaines marques du temps peuvent être gardées comme témoignages de l'histoire de la pièce si elles ne dégradent pas l'harmonie générale et l'aspect esthétique.
- La réversibilité : toute intervention doit être réversible.
C'est pourquoi on utilise des produits et techniques sans aucune cuisson, qui n'altèrent en rien l'état actuel de la pièce.
- La lisibilité : le décor doit retrouver son unité esthétique après restauration. On doit pouvoir le lire et comprendre.
Toutefois, lors d'une intervention "muséale", celle-ci doit rester décelable car elle fait partie de l’histoire de l'objet au même titre que les accidents qui l'ont justifiée.
Plusieurs types de restauration existent selon le degré d'intervention
La restauration illusionniste vise à faire disparaitre toute trace d'intervention sans jamais réinterpréter l’œuvre initiale.
La restauration muséale a pour but de redonner à l'objet son intégrité physique et esthétique. Le décor retrouve alors une certaine lisibilité. La restauration : minimaliste et discrète, reste visible.
La restauration- conservation ou archéologique permet de prévenir tout processus de dégradation future.
Des stades de restaurations intermédiaires peuvent être choisis en fonction de l'objet, de son origine et de son état de dégradation. Cela se décide en accord avec le propriétaire.
LE COÛT D'UNE RESTAURATION S’ÉVALUE AU TEMPS PASSÉ ET NON SUR LA VALEUR DE L'OBJET
Les étapes de la restauration
1 - Le nettoyage
Important, il apporte stabilité chimique à l'objet, améliorant sa lisibilité et le préparant aux prochaines interventions.
Il faut toujours bien réfléchir avant de faire cette action car elle est irréversible.
2 - La dé-restauration
Cette action consiste à enlever toutes les anciennes restaurations qui auraient mal vieillies. Si besoin, on supprime les anciens adhésifs, agrafes, mastics ou repeints.
Dans de bonnes conditions de conservation, une restauration peut tenir environ 10 à 15 ans.
Mais l'altération des produits, les variations de températures et l'action de la lumière vont entrainer avec le temps une détérioration des restaurations ; généralement on observe un jaunissement des vernis.
3- Le collage
A chaque pâte correspond un adhésif, les tessons sont assemblés en tension pour éviter les décalages.
Puis l'objet doit sécher pendant plusieurs heures.
4- Le ponçage
Une fois le mastic ou le matériau de bouchage durci, on le ponce jusqu'à l'obtention d'une couche indétectable au toucher.
La qualité du ponçage est importante, de celle-ci dépend le résultat final.
6 - La réintégration picturale
Avant de refaire les décors, nous devons retrouver la couleur de l'émail que nous vaporisons sur les parties poncées.
La retouche au pinceau est toujours faite sans trahir l’œuvre originale. Si des parties sont manquantes, le restaurateur doit impérativement se documenter pour ne pas inventer un élément qui ne correspond pas au style de la céramique.
Pour finir, on applique un vernis transparent pour redonner un brillant qui égalera celui de la céramique.
L'ENSEMBLE DE CES INTERVENTIONS SE FAIT "À FROID",
IL NE S'AGIT JAMAIS DE RE-CUISSON DES CÉRAMIQUES
APRÈS UN TRAVAIL DE RESTAURATION, IL EST VIVEMENT CONSEILLÉ DE NE PAS SE SERVIR DES OBJETS DE FAÇON UTILITAIRE
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